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  • Photo du rédacteurMarie CT

L'enfant intérieur


C'est une expression qui est devenue courante depuis quelques années : se reconnecter à son enfant intérieur.


Au delà du fait d'exprimer un profond besoin de plus de douceur et d'indulgence avec soi-même, de l'importance de ne pas oublier de se donner la main et de se consoler soi-même après une chute ou un échec, cette expression fait aussi référence à la reconnexion à soi, à son soi profond, à la personne que nous sommes à l'intérieur, au delà (ou plutôt, en dessous) de tous les conditionnements et attentes auxquels.le.s nous devons sans cesse répondre.


L'enfant intérieur, c'est cet enfant naïf et innocent que vous avez été. C'est cette personne qui avait des goûts, des envies et des passions parfois totalement étranges et hors du commun, qui ne faisaient parfois pas les choses comme les autres, et à qui on a appris à se comporter en société. A qui on a demandé d'adopter un comportement scolaire, d'avoir des rêves capitalistes et de se conformer à la masse - le plus souvent très inconsciemment, tous les parents souhaitant bien sûr au maximum que leur enfant soit unique et développe son propre potentiel.


Mais voilà : être unique et différent, c'est fatigant. C'est stressant. Outsider, les regards peuvent vite devenir insupportables et la norme a un confort bien plus rassurant.


Le problème, c'est que cet.te enfant, iel n'a pas abandonné ses rêves et ses passions quand vous, vous l'avez abandonné.e. La vie nous rattrape souvent bien plus vite que prévu et l'enfance idyllique que nous nous étions imaginé.e.s se teinte alors rapidement de son lot de peurs, d'angoisses, de désillusions et de responsabilités. Quand je dis que nous avons abandonné cet enfant intérieur, nous sommes souvent bien loin de le vouloir et de le faire exprès.


Ne-vous êtes vous jamais, au sein d'une relation de couple, avec vos meilleur.e.s ami.e.s ou au milieu d'un groupe d'enfants, surpris.e à adopter des comportements tout à coup, parfaitement enfantins ? Joyeux ? Libérateurs ? Naïfs et à la fois qui procurent une joie si puissante ?

N'avez-vous jamais fait tomber le filtre de la peur du jugement pour vous adonner à 100% à une activité régressive, quelle qu'elle soit ? Les escapes games, salles de trampolines géantes et cours de Zumba en sont bien symptomatique : nous avons BESOIN de nous amuser. De faire des choses qui ne soient ni productives, ni "utiles" en apparence, ni même avec un but précis : simplement d'être là, de jouer, de reconnecter avec le coeur de notre personne, avec notre coeur d'enfant.



STORY TIME :


Quand j'ai eu terminé le dernier stage mes études, après toute une vie de "rails" que j'ai suivi sans encombres, je me suis retrouvée pour la première fois de ma vie avec un réel choix auquel je n'avait pas la réponse. Je me revois dans mon lit un lundi à 15h, mes remplacements n'ayant pas encore commencé, tout à coup en plein "brainstorming" interne sur la façon dont je voulais continuer à mener ma vie. J'avais été entourée de médecins, et donc d'un milieu des plus "adultes" et à fortes responsabilités pendant les 9 années précédentes, j'avais vu mes collègues se marier, avoir des enfants, réfléchir à l'ouverture de leur propre cabinet, et j'avais moi-même tenter de me "ranger", souhaitant moins sortir en soirée, manger sain, dormir plus et faire du sport pour rester en santé.


Et à vrai dire... tout à coup, ce jour là sur mon lit, avec une charge mentale professionnelle s'étant d'un coup évaporée, je crois que mon coeur - ou mon enfant intérieur, peu importe le nom qu'on veut lui donner - a saisi l'opportunité et s'est engouffré dans la faille. Je me suis tout à coup revue ado, à peu près à l'âge où j'ai commencé mes études, ultra sociable, toujours fourrée à un concert ou à un spectacle, faisant plein de rencontres grâce aux réseaux sociaux (RIP skyblog et msn), passant mes dimanches à faire des DIY et à regarder MTV, profitant des instants qu'ils m'était donné de vivre plutôt que cherchant à en planifier tous les aspects et à être obsédée par les éventuelles futures contraintes et conséquences de mes agissements...


J'étais une grande fan de musique et je n'avais pas découvert de nouvel.le artiste depuis des années. J'étais une grande créative et je ne créais plus rien, je ne faisais qu'apprendre et appliquer le protocole. J'adorais écrire et je n'écrivais plus que des mots clefs appris par coeur ou des comptes rendus d'hospitalisation. J'adorais danser et je ne dansais plus.


Je n'ai pas choisi de penser à ça à ce moment là. Ce sont ces pensées qui m'ont frappée, envahie, immergée. C'est cette ado que j'étais qui, après 9 ans au placard, est venue me demander des comptes et me demander de, s'il te plait, maintenant recommencer à profiter un peu s'il te plait.


J'ai eu l'impression d'être confrontée à 2 choix : le premier, celui de la raison, poursuivre ce cursus "adulte" que j'avais entamé, ce mode de vie plus "sain" dans lequel je m'étais engagée et réfléchir à davantage d'engagements, aussi bien personnels que professionnels.

Et le deuxième, celui du coeur, qui était de lâcher sévèrement prise, de permettre à cette ado d'exister à nouveau, de lui permettre de ne plus manger dormir respirer médecine H24, de ne pas acheter, se marier ou s'installer à 27 ans, de retourner en concert avec d'autres ados de 14 ans et de danser comme une enfant.


Vous savez des deux qui finit toujours par l'emporter.


La vérité, c'est que quand vous faites un choix avec le coeur, vous suivez votre instinct naturel. Vous suivez votre intuition, votre enfant intérieur, votre vous profond.

Ça ne veut pas dire qu'on ne fait jamais de choix avec la tête : tenir les études de médecine, je n'aurais pas pu le faire avec le coeur (la preuve, j'en avais des "hauts le coeur" !). Et je ne regrette pas d'avoir usé de la force de mon mental pour traverser cela : je pense que j'en avais besoin à ce moment là.


Mais dans les périodes et les choix de votre vie qui présentent moins de contraintes, lorsque plusieurs options s'offrent à vous, choisissez tant que possible le choix du coeur. La tête est raisonnée mais la tête a peur. Quand vous faites quelque chose pour lequel vous êtes fait.e, vous le faites avec joie, énergie, fluidité, amour. Ce n'est pas contraignant : vous ne vous voyez pas ne pas le faire.


C'est cela qu'appelle votre enfant intérieur. Incarner ce en quoi vous êtes le ou la meilleur.e.



MISE EN PRATIQUE :


Essayez de vous souvenir de l'enfant que vous étiez, des rêves que vous aviez, du métier que vous vouliez faire (aussi impossible ou farfelu soit-il !) et des choses que vous aimiez faire pour vous ressourcer. Personnellement, mes premières envies étaient d'avoir une ferme avec plein d'animaux et des fruits à volonté. Assez solitaire, j'étais toujours fourrée dehors car nous avions la chance d'avoir un jardin (et de ne pas encore trop connaître les écrans). Et c'est drôle de constater qu'à l'heure où je vous parle, à force d'écouter mon coeur, toutes mes décisions m'amènent à retourner au plus proche de cette vie passée : beaucoup dehors, plus proche de la Terre et des animaux dont j'ai aussi beaucoup à coeur de prendre soin. Autant que des gens.


Essayez de voir si ces envies se sont concrétisez aujourd'hui : en quoi certains aspects de votre vie d'enfant s'incarnent aujourd'hui ? Ou en quoi certains peuvent-ils vous manquer ? Comment pourrait-ont faire pour un peu plus s'y relier ? Pour leur donner plus de place ? Pour leur permettre à nouveau d'exister ?


Il n'est pas question ici de vous dire de tout quitter et de changer de métier, de logement et d'entourage parce que vous êtes loin de vos rêves d'enfant, absolument pas. Encore une fois, la tête et le mental nous sauvent aussi dans bien des situations et il n'est pas toujours possible d'un point de vue rationnel de vivre de sa passion. Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas laisser la place à sa passion d'exister dans sa vie... ?


Un autre exercice qu'il est aussi possible de faire est un exercice plus méditatif de visualisation. Au calme et sans craindre d'être dérangé.e, fermez les yeux et prenez plusieurs lentes inspirations et expirations. Petit à petit, essayez de vous visualiser enfant, à l'âge et à l'endroit que vous souhaitez : où êtes vous ? Que faites-vous ? Etes vous heureux.se ? Triste ? Isolé.e ? Fermé.e ?

Arrivez-vous à vous parler à vous-même ? A vous câliner ? A vous prendre par la main ?


...


C'est drôle posé comme ça sur le papier, mais je vous assure qu'on a parfois du mal à choisir ce qu'on veut visualiser. Quand j'ai fait cet exercice, je ne me voyais que de dos. Je n'arrivais pas à voir mon visage - que je connais hein, j'ai des photos souvenirs plein les tiroirs ! - mais dans le mouvement et dans mon imagination, impossible. J'étais aussi dehors mais entre 4 murs, solitaire, sage. Je me suis prise par la main, je me suis excusée de m'être abandonnée ici aussi longtemps et je me suis emmenée à l'endroit que j'aime le plus au monde : l'océan. Depuis, je me visualise entièrement et je cours librement et avec une énergie folle le long des vagues.


C'est farfelu hein vous allez me dire.

Oui mais ça marche. Et je ne cherche pas vraiment à savoir pourquoi ou comment, du moment que l'exercice vous fait du bien.



Et vous, qui est votre enfant intérieur ? Qu'est-ce qu'iel incarne ? Et comment pouvez-vous lui faire un peu de place aujourd'hui ?


N'hésitez pas à donner vos réponses en commentaires, mais aussi à me poser toutes vos questions ou réflexions.


On se retrouve très bientôt pour de nouvelles discussions !


Prenez soin de vous,


Marie

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